vendredi 28 février 2014

Un message pour vous de Stéphane Lévesque à propos de son livre Chambre 833

Chambre 833, on ne meurt jamais vraiment
 
Si vous n'avez pas lu Chambre 833, voici un extrait du prologue qui pourrait piquer votre curiosité et vous donner le goût d'en lire un peu plus.

Est-ce que la mort s’apprivoise ?

Aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours demandé comment je pouvais vivre pleinement en sachant qu’inévitablement, j’allais mourir un jour.
Au fil du temps, cette pensée est devenue une véritable obsession à un point tel qu’ellem’empêchait carrément de vivre et d’apprécier pleinement l’existence. Plus je vieillissais, pire c’était. Paradoxalement, alors que cela ne cessait de m’obséder chaque jour, depuis une éternité, ma vie, elle, filait à toute allure. Quelle incohérence, direz-vous ? Vous avez bien raison. Pendant tout ce temps, je mesuis inquiété…quel idiot !

Alors, comment devais-je faire pour vivre sans penser à cette
fatalité ? Tous les êtres vivantsmeurent un jour ou l’autre. Personne ne connaît la durée de sa vie, personne ne sait de quoi sera faite sa fin. Alors, comment vivre pleinement dans ce destin tracé d’avance ? Certainsm’avaient suggéré comme antidote de jouir du présent aumaximum, comme si chaque jour devait être le dernier. Non ! La seule idée de me conduire comme cela suscitait chez moi une véritable panique. Une panique telle que je ne pouvais davantage en profiter ; pire encore, les journées étaient alors précédées de nuits d’insomnie.

Puis, en juin 2000, j’ai partagé quelques soirées et quelques
nuits avec une femme qui vivait les derniers instants de sa vie sur
terre. Le personnel soignant avait recommandé de ne pas la laisser seule, qu’elle devait être accompagnée jusqu’au bout. C’était la moindre des choses. Je la connaissais depuis une dizaine d’années, et je dois dire qu’elle ne m’avait jamais paru pieuse ou versée à outrance dans une forme de spiritualité excessive ou ésotérique.

Une femme normale, sans plus de qualités et défauts que nous tous, quoi ! De ce que j’en avais entendu dire, et je l’avais aussi constaté moi-même, elle n’avait pas toujours été facile à côtoyer pour ses proches immédiats, et, même sur les derniers kilomètres de son parcours, elle ne l’était toujours pas. On ne change plus à cet âge, disent souvent les gens plus âgés qui voient là l’excuse idéale pour se vautrer impunément dans leurs défauts !
Mais au cours de la semaine précédant son décès, j’ai remarqué
chez elle un profond changement.
 
Elle m’a littéralement donné l’impression qu’elle devenait quelqu’un d’autre. Elle faisait toutes sortes d’allusions à sa propre condition et au monde vers où elle
se dirigeait. Elle parlait d’abondance tant des vivants que des morts. De ceux qui étaient là, dans sa chambre autour d’elle, ceux que je voyais. Elle parlait aussi d’autres personnes qui passaient la saluer en lui rappelant qu’ils l’attendaient impatiemment. Ceux-là, je ne les voyais pas. Il s’agissait de membres de sa famille déjà disparus, et ses descriptions de ces gens étaient tellement précises que je ne pouvais faire autrement que visualiser leurs allées et venues.

Toutes ces années plus tard, j’ai acquis désormais la certitude que cette femme m’a fait le plus beau des cadeaux. Le cadeau de l’espoir. Certes, je crains toujours la mort,mais au moins maintenant j’espère, et c’est peut-être dans ce mot que toutes les réponses à nos interrogations se trouvent.
 
Ces événements, survenus dans la chambre 33 du 8e étage d’un centre hospitalier, m’ont permis de commencer à vivre au quotidien sans cette terrible hantise. Il se peut que la vie que nous connaissons sur terre n’est que passagère dans nos corps de chair. Lorsqu’elle les quitte, elle se dirige peutêtre vers d’autres dimensions pour se perpétuer.
Cette hypothèse rassurante m’a inspiré ce roman.

Stéphane Lévesque
 
Cher Stéphane, j'ai lu, où plutôt dévoré ce livre, ce chef-d'œuvre, et en lisant ce texte ce matin...wow...j'étais enivrée encore une fois. Tu as un don pour partager sur ce sujet, c'est d'une richesse inouïe. J'ai envie de le relire encore et encore...j'ai très hâte au Tome II! Merci pour ce beau cadeau que tu fais aux lecteurs, lectrices, pour ce beau cadeau lumineux que tu nous fais à TOUS.
 
Mariève
 
 
 
 

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